Dans un monde en perpétuelle évolution, la technologie est souvent perçue comme un vecteur d’innovation, de croissance économique et de transformation sociale. Mais au-delà de son rôle commercial ou industriel, la technologie peut aussi être un puissant levier pour le bien commun. Des start-ups aux ONG en passant par les gouvernements, de plus en plus d’acteurs mobilisent la technologie pour résoudre les grands défis mondiaux : changement climatique, pauvreté, accès à l’éducation, santé publique, droits humains, etc.

Dans cet article, nous explorons les différentes façons dont la technologie est utilisée pour faire le bien à l’échelle mondiale, en mettant en lumière des initiatives inspirantes, des innovations révolutionnaires et des pistes prometteuses pour l’avenir.


1. La santé connectée : sauver des vies grâce à la technologie

La pandémie de COVID-19 a souligné de manière éclatante l’importance de la technologie dans le domaine de la santé. Des applications de traçage aux plateformes de téléconsultation, la technologie a permis d’assurer une continuité des soins et de limiter la propagation du virus.

Mais même au-delà de la crise sanitaire, des innovations comme l’intelligence artificielle, la télémédecine et les objets connectés transforment la manière dont les soins sont dispensés, en particulier dans les régions isolées ou sous-développées. Par exemple :

  • Zipline, une entreprise basée au Rwanda, utilise des drones pour livrer du sang et des médicaments dans les zones rurales en un temps record.
  • Babylon Health, une application britannique, permet aux patients de consulter un médecin via leur smartphone, réduisant ainsi les délais d’attente et les coûts.
  • Des outils de diagnostic automatisé comme ceux développés par IDx ou PathAI aident à détecter précocement des maladies graves comme le cancer ou la rétinopathie diabétique.

2. L’éducation numérique : démocratiser le savoir

L’accès à une éducation de qualité est l’un des piliers du développement durable. Pourtant, des millions d’enfants dans le monde n’ont toujours pas accès à l’école ou bénéficient d’un enseignement de mauvaise qualité. C’est là qu’intervient la EdTech (technologie pour l’éducation).

Des plateformes telles que Khan Academy, Coursera, Duolingo ou encore Kolibri (développée par la Fondation Learning Equality) permettent un accès libre ou à faible coût à des contenus éducatifs. Ces outils sont particulièrement utiles dans les pays en développement, où les ressources éducatives sont souvent limitées.

Les technologies de réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR) rendent également l’apprentissage plus immersif, interactif et efficace. Des applications comme Labster permettent aux étudiants de réaliser des expériences scientifiques virtuelles, même sans laboratoire physique.


3. La lutte contre le changement climatique : innover pour la planète

La crise climatique est probablement le plus grand défi de notre époque. Là encore, la technologie joue un rôle clé, non seulement pour mesurer l’impact des activités humaines, mais aussi pour proposer des solutions concrètes.

Voici quelques exemples :

  • Climeworks développe des machines capables d’extraire le dioxyde de carbone de l’atmosphère.
  • Solar Sister distribue des lampes solaires dans des zones d’Afrique subsaharienne, réduisant ainsi la dépendance aux combustibles fossiles.
  • L’intelligence artificielle est utilisée pour modéliser les effets du changement climatique, prédire les catastrophes naturelles et optimiser l’utilisation des ressources naturelles.

Par ailleurs, l’agriculture de précision (drones, capteurs, logiciels d’analyse) permet de produire plus avec moins d’eau, de pesticides ou d’engrais, tout en améliorant les rendements.


4. Inclusion sociale : technologie pour l’équité

La technologie peut également contribuer à réduire les inégalités et à favoriser l’inclusion des populations marginalisées : personnes handicapées, réfugiés, personnes âgées, communautés rurales, etc.

  • Be My Eyes est une application qui met en relation des personnes aveugles avec des volontaires voyants pour les aider à distance grâce à la caméra du smartphone.
  • Des plateformes comme Refunite permettent aux réfugiés de retrouver leurs proches grâce à une base de données mondiale et des outils de géolocalisation.
  • Des outils d’accessibilité, comme les claviers adaptés, les synthèses vocales ou les applications de langage des signes, facilitent l’intégration numérique des personnes en situation de handicap.

5. Sécurité alimentaire : vers une agriculture plus intelligente

Avec une population mondiale qui devrait dépasser les 9 milliards d’individus d’ici 2050, la sécurité alimentaire est un enjeu crucial. Heureusement, la technologie propose déjà des solutions.

  • Les capteurs intelligents et les drones permettent de surveiller en temps réel l’état des cultures.
  • Des plateformes d’analyse de données agricoles aident les agriculteurs à prendre des décisions éclairées (quand semer, irriguer, récolter).
  • Des applications comme Plantix utilisent l’IA pour diagnostiquer les maladies des plantes à partir d’une simple photo.
  • L’agriculture verticale et les fermes urbaines, pilotées par des systèmes automatisés, permettent de produire localement sans dépendre des saisons.

6. Lutter contre la pauvreté : inclusion financière et entrepreneuriat social

Les technologies financières (FinTech) jouent un rôle majeur dans la lutte contre la pauvreté. Dans de nombreux pays en développement, une grande partie de la population n’a pas accès aux services bancaires traditionnels. Grâce à la technologie mobile :

  • Des services comme M-Pesa au Kenya permettent aux gens d’envoyer et de recevoir de l’argent, de payer des factures et même d’accéder à des microcrédits sans compte bancaire.
  • Les plateformes de microfinancement et de crowdfunding solidaire comme Kiva ou HelloAsso soutiennent des projets entrepreneuriaux locaux.
  • Des programmes d’identité numérique, comme ceux développés par ID2020, permettent aux personnes sans papiers d’accéder aux services de base (éducation, soins, aides sociales).

7. Gouvernance et transparence : pour une société plus juste

Les technologies blockchain, l’intelligence artificielle et les plateformes participatives permettent d’améliorer la gouvernance et de lutter contre la corruption.

  • Des initiatives comme Ushahidi permettent de cartographier les violences ou les fraudes électorales en temps réel grâce aux contributions des citoyens.
  • Des gouvernements utilisent la blockchain pour sécuriser les registres fonciers ou les identités numériques, comme en Estonie.
  • La civic tech (technologie civique) favorise la participation des citoyens aux décisions publiques à travers des consultations en ligne, des plateformes de pétitions ou des budgets participatifs.

8. L’intelligence artificielle pour le bien commun

L’intelligence artificielle (IA) est souvent critiquée pour ses biais ou ses dérives potentielles. Pourtant, bien utilisée, elle peut avoir un impact extrêmement positif :

  • AI for Good, une initiative de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), recense des projets qui utilisent l’IA pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD).
  • L’IA est utilisée pour détecter les épidémies émergentes, optimiser la distribution de vaccins, prévenir les incendies de forêt, ou encore analyser les données de satellites pour identifier les zones touchées par des catastrophes.

9. Vers une technologie éthique et durable

Pour que la technologie serve réellement le bien commun, il est essentiel qu’elle soit conçue de manière éthique, inclusive et durable. Cela implique :

  • De réduire l’empreinte écologique des infrastructures technologiques (centres de données, production de matériel électronique).
  • De garantir la protection des données personnelles et la vie privée.
  • D’impliquer les utilisateurs dans la co-conception des outils pour s’assurer qu’ils répondent réellement à leurs besoins.
  • De former les populations aux usages numériques, afin que personne ne soit laissé de côté.

Conclusion

La technologie n’est ni bonne ni mauvaise en soi. Tout dépend de l’usage qu’on en fait. Utilisée de manière responsable, inclusive et innovante, elle peut être un formidable levier pour résoudre les défis majeurs de notre époque. Qu’il s’agisse de santé, d’éducation, d’environnement, d’égalité ou de justice sociale, les exemples ne manquent pas pour illustrer comment la technologie peut réellement servir le bien commun.

Mais pour aller plus loin, il est essentiel que les gouvernements, les entreprises, les chercheurs, les citoyens et la société civile travaillent main dans la main, avec une vision partagée : mettre la technologie au service d’un monde meilleur.